Interdiction de travailler passé un certain âge ? Ce scénario relève plus du mythe que de la loi en France. Derrière la réforme des retraites et les débats sur la place des seniors au travail, la réalité juridique se montre bien plus nuancée que les raccourcis médiatiques.
Contrairement à une idée reçue, aucun texte de loi ne vient fixer une échéance fatale pour exercer une activité professionnelle, que l’on soit salarié ou indépendant. La retraite à taux plein ne ferme pas la porte du bureau ni de l’atelier. Un employeur ne peut pas licencier un salarié simplement en invoquant son âge, sauf rares exceptions, très strictement encadrées.
Certes, certaines conventions collectives autorisent la mise à la retraite d’office dès 70 ans, mais pas avant. Chez les travailleurs indépendants, rien n’empêche de prolonger son activité, à condition de respecter les règles du cumul emploi-retraite.
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Travailler en France après 60 ans : ce que dit la loi
Dans les faits, chacun peut poursuivre son activité professionnelle au-delà de 60 ans sans restriction automatique. Le code du travail fixe l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans pour les personnes nées à partir de 1955, mais cette échéance n’est pas un couperet. Dans le secteur privé, le contrat se prolonge si les deux parties le souhaitent.
Une fois franchie la barre des 70 ans, l’employeur peut engager la procédure de mise à la retraite, conformément à la loi et à la convention collective du secteur. Avant cet âge, aucune décision unilatérale n’est possible : il faut l’accord du salarié, ce qui rééquilibre la relation.
Le secteur d’activité modifie la donne. Du côté de la fonction publique, le départ automatique intervient à un âge limite fixé par les statuts, généralement 67 ans, avec quelques exceptions liées à la nature du métier. Dans le privé, aucune règle générale ne force l’arrêt de l’activité à une date précise.
Voici les principaux points à retenir pour ceux qui envisagent de prolonger leur carrière :
- L’employeur ne peut mettre fin au contrat de travail à cause de l’âge qu’à partir de 70 ans.
- La possibilité de travailler après l’âge légal de départ reste ouverte, sous réserve d’aptitude médicale.
- Le cumul emploi-retraite est soumis à des règles qui varient selon la situation du salarié.
Les informations évoluent : France Travail et les plateformes publiques publient régulièrement des mises à jour sur les droits des actifs seniors. Employeurs et salariés consultent ces ressources pour anticiper chaque étape, jusqu’à la rupture du contrat ou le départ choisi.
Jusqu’à quel âge peut-on vraiment exercer une activité professionnelle ?
Aucune limite d’âge universelle n’existe dans le code du travail pour continuer en tant que salarié dans le privé. Tant que le médecin du travail donne son feu vert, chacun peut prolonger son contrat au-delà de l’âge légal de départ. Dans la réalité, la plupart des contrats s’achèvent avant les 70 ans, mais la loi ne l’impose pas : le salarié peut rester en poste jusqu’à cet âge sans qu’on puisse l’y contraindre à partir.
Après 70 ans, l’employeur est autorisé à enclencher la procédure de mise à la retraite, encadrée par la loi. Avant cette échéance, la rupture pour raison d’âge doit recevoir l’aval du salarié. Le choix de poursuivre dépend donc avant tout de la volonté de l’intéressé et de la politique interne de l’entreprise.
La fonction publique fonctionne différemment : l’âge limite varie selon le statut. Pour la majorité des agents, l’arrêt d’activité tombe à 67 ans, mais certains corps bénéficient de dérogations. Cette diversité dessine un paysage complexe, où la poursuite de l’activité dépend du secteur, du métier et des règles internes.
Pour mieux distinguer les situations, voici les points essentiels à connaître :
- Dans le secteur privé, la poursuite de l’activité jusqu’à 70 ans ne rencontre pas d’obstacle légal général.
- La mise à la retraite d’office concerne surtout les salariés ayant dépassé 70 ans.
- Avant 70 ans, la rupture du contrat pour raison d’âge exige l’accord du salarié.
Salariés et employeurs : droits, obligations et marges de manœuvre autour de la retraite
Le cumul emploi-retraite suscite toujours autant d’intérêt à l’approche de la fin de carrière. Depuis la dernière réforme, il ouvre la porte à la reprise d’une activité tout en touchant sa pension. Deux options se dessinent : le cumul intégral, accessible à ceux qui remplissent les conditions (âge, durée de cotisation, liquidation des pensions), et le cumul partiel, qui plafonne les revenus d’activité.
Pour bénéficier du cumul intégral, il faut avoir liquidé l’ensemble de ses droits et validé le taux plein. Reprendre un emploi dans ce cadre ne limite pas les revenus complémentaires. Si toutes les conditions ne sont pas réunies, le cumul reste possible, mais dans la limite d’un plafond fixé par la sécurité sociale. Ces règles s’appliquent aussi dans la fonction publique, même si chaque régime précise ses propres modalités.
Du côté de l’employeur, la fin de carrière implique de respecter une procédure rigoureuse en cas de rupture liée à l’âge. L’indemnité de départ dépend du caractère volontaire ou non de la cessation d’activité. Un salarié qui part de son plein gré reçoit une indemnité spécifique, tandis qu’une mise à la retraite d’office ouvre droit à une indemnité au moins égale à celle d’un licenciement.
Rappelons les points clés qui encadrent ces choix :
- Le code du travail structure minutieusement ces étapes.
- Le cumul emploi-retraite reste un moyen d’augmenter ses revenus ou de conserver une vie sociale active.
Travailler jusqu’à 80 ans : possibilités, limites et conseils pratiques
Aucune règle ne vient interdire la poursuite de l’activité professionnelle bien après l’âge de la retraite, sauf dans quelques secteurs très règlementés. Dans le privé, signer un contrat à 73 ou 80 ans ne pose pas de problème tant que l’accord du salarié et de l’employeur existe. Certains seniors font ce choix pour rester actifs, compléter leur pension ou garder un lien social fort.
La santé devient le critère déterminant. Le médecin du travail accompagne les salariés les plus âgés lors de chaque embauche ou examen périodique. Avec l’âge, l’évaluation de l’aptitude se renforce, surtout pour les métiers exigeants physiquement.
Dans la fonction publique, les règles restent plus strictes. Les statuts fixent une mise à la retraite d’office, généralement entre 67 et 70 ans. Le secteur privé, lui, permet davantage de souplesse. Le cumul emploi-retraite ne connaît pas de plafond d’âge, à condition de respecter la réglementation sur les revenus si le cumul intégral n’est pas validé.
Avant d’envisager de prolonger son parcours professionnel, il est utile de passer en revue quelques points :
- Renseignez-vous sur les aménagements possibles du poste : horaires adaptés, recours au télétravail, ajustement des missions.
- Assurez-vous d’une bonne couverture santé et d’une prévoyance solide.
- Vérifiez que votre profession ne fait pas l’objet d’une réglementation particulière sur l’âge.
La rémunération reste déterminée par la fonction et la convention collective, pas par l’âge du salarié. Aucun texte ne fixe de plafond, sauf pour le cumul partiel. L’expérience et la transmission de savoirs ont toute leur place en entreprise, peu importe le nombre de bougies sur le gâteau.
Travailler après 60, 70 ou même 80 ans, c’est possible en France. Reste à chacun de choisir son tempo, et peut-être de donner au mot « retraite » un tout autre sens.






















































