Augmentation des retraites : quelles sont les personnes concernées ?

5,3 %. Ce chiffre n’a rien d’anodin pour des millions de retraités : à partir du 1er janvier 2024, leur pension de base grimpe d’autant. Mais cette hausse, loin de s’appliquer à la baguette, dessine un paysage bien plus nuancé. Entre décalages de calendrier, régimes complémentaires aux règles distinctes et situations particulières, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Fonctionnaires, affiliés à des régimes spéciaux, bénéficiaires du cumul emploi-retraite ou percevant une pension étrangère : chacun découvre sa propre partition. Quant aux délais de versement, ils oscillent selon les caisses, faisant parfois attendre l’augmentation plusieurs semaines avant de la voir atterrir sur le compte.

Pourquoi une augmentation des retraites est prévue cette année ?

La revalorisation des retraites de 2024 ne sort pas de nulle part. Elle découle directement du mécanisme fixé par la loi de financement de la sécurité sociale : chaque année, le montant des pensions suit l’indice des prix à la consommation, hors tabac, calculé par l’INSEE. Logique assumée : tenir tête à l’inflation et préserver le pouvoir d’achat des retraités alors que le coût de la vie continue de grimper.

Le taux de revalorisation s’appuie sur une période donnée : du 1er novembre de l’année précédente au 31 octobre de l’année suivante. En 2024, la hausse appliquée reflète l’évolution soutenue de l’indice des prix à la consommation sur cet intervalle. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) s’en fait l’écho et inscrit la revalorisation face à la hausse des dépenses du quotidien.

Ajuster les pensions chaque année n’a rien d’un bonus exceptionnel : c’est une réponse à un principe d’équité. Les retraités évitent ainsi de voir leur pension figée tandis que tout le reste augmente. L’ajustement est avalisé à l’issue d’échanges avec les partenaires sociaux, en phase avec la situation économique. Cette adaptation concerne tout le monde, qu’il s’agisse d’anciens salariés, d’indépendants ou de fonctionnaires.

Qui sont les retraités concernés par la revalorisation des pensions ?

En pratique, la revalorisation annuelle des pensions touche une large part des retraités. Elle cible d’abord les assurés relevant de la pension de retraite de base versée par la CNAV (salariés du privé), la MSA (non-salariés agricoles) ou la CNRACL (territoriaux et hospitaliers du public). Les anciens indépendants, artisans et commerçants intégrés au régime général sont aussi visés par cette hausse.

Côté retraites complémentaires, les assurés Agirc-Arrco bénéficient d’une progression de leur pension, généralement décidée à l’automne. Même opération pour ceux qui perçoivent l’ancien minimum vieillesse, rebaptisé ASPA : leur allocation s’ajuste en tenant compte du niveau du Smic et de la tendance des prix.

Pour y voir clair, voici les profils principalement concernés :

  • Retraités affiliés au régime général (CNAV), au régime agricole (MSA) ou à la fonction publique (CNRACL)
  • Bénéficiaires des retraites complémentaires Agirc-Arrco
  • Personnes touchant l’ASPA ou le minimum vieillesse
  • Titulaires d’une pension de réversion relevant de ces mêmes régimes

L’évolution se fait automatiquement, sans procédure particulière à engager. Toutefois, il existe des décalages selon les organismes : la pension de base est revue dès le 1er janvier, tandis que la complémentaire, elle, patiente souvent jusqu’à novembre. La notification du nouveau montant et sa date d’effet figurent sur le relevé bancaire ou l’espace personnel du retraité.

Montants, calendrier et modalités : ce que vous allez réellement percevoir

Le niveau de la revalorisation n’est pas uniforme : il varie selon le régime et la nature de la pension. Pour la retraite de base, la hausse entre en jeu au 1er janvier, portée à 5,3 % en 2024. Si l’on prend pour exemple une pension de 1 200 euros, elle atteindra alors 1 263,60 euros avant prélèvements sociaux.

Concernant les retraites complémentaires Agirc-Arrco, c’est à partir du 1er novembre que la revalorisation s’applique, selon le taux fixé par le conseil d’administration, qui était de 4,9 % en 2023. La hausse s’opère via l’augmentation de la valeur du point, ce qui impacte chaque pension. Le détail de cette hausse est accessible via l’espace personnel dédié au retraité.

Pour mieux s’y retrouver, il faut avoir en tête quelques repères concrets :

  • Pension de base : revalorisée au 1er janvier
  • Agirc-Arrco : hausse effective au 1er novembre
  • Montant net ajusté en fonction de la CSG et autres prélèvements sociaux

Le passage du brut au net s’effectue après ponction de la CSG et autres prélèvements sociaux, dont le taux fluctue selon la situation de chaque retraité. Ces détails figurent sur la notification de versement. Le calendrier des virements, lui, ne bouge pas et reste calqué sur les habitudes de paiement établies par chaque caisse.

Couple de retraités discutant sur un banc dans un parc automnal

Ce que ces changements impliquent pour votre pouvoir d’achat et vos démarches

Recevoir une pension revalorisée à hauteur de 5,3 % allège un peu le quotidien, mais ne fait pas pour autant disparaître la pression sur le pouvoir d’achat. L’augmentation du panier alimentaire, du coût de l’énergie ou des dépenses de santé se poursuit : l’amélioration chiffrée ne suffit pas toujours à compenser. Néanmoins, les retraités constatent un versement mensuel plus élevé, clairement identifiable sur leurs documents bancaires.

Pour connaître le montant exact versé chaque mois, il suffit de vérifier sa notification de paiement ou de consulter son espace personnel dédié à la retraite. Les personnes qui touchent plusieurs pensions doivent d’ailleurs porter attention au calendrier, car chaque régime maîtrise sa propre cadence pour appliquer la hausse.

Pour mieux appréhender l’effet de cette hausse sur les ressources perçues, quelques réalités à garder en tête :

  • Le montant net versé tient compte des prélèvements sociaux (CSG, CRDS, CASA), affiché de façon lisible sur le relevé bancaire.
  • Ceux qui bénéficient de l’ASPA voient leur allocation évoluer, selon une revalorisation calculée elle aussi sur la base de l’évolution des prix.

Aucune démarche n’est requise : tout est mis en œuvre de façon automatique. Pour récupérer une attestation ou pour anticiper un impact fiscal, il suffit de télécharger le document correspondant à partir de son espace en ligne. En cas d’incohérence ou de retard dans le versement, il reste toujours la possibilité de contacter directement sa caisse, sans avoir à se déplacer physicquement grâce aux échanges digitaux.

Reste ce point d’interrogation qui plane : cette hausse sera-t-elle suffisante face à la progression continue des dépenses courantes, ou bien l’écart entre revenus et factures continuera-t-il à se creuser dans les prochains mois ?

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